• Mardi 8 septembre 2015

    mairie et sceau, typhon, Gust et sushis ratés...

          Aujourd'hui doit avoir lieu la journée consacrée aux procédures administratives : faire enregistrer son adresse à la mairie et souscrire à l'assurance maladie nationale (obligatoires si on va résider au Japon plus de 90 jours) et fabrication d'une sceau personnalisé (indispensable pour ouvrir un compte en banque japonais, "signer" les récépissés postaux, etc.). Des étudiants japonais doivent venir nous aider à accomplir ces formalités qui n'augurent rien de bien facile. J'appréhende un peu ce premier échange international et le contact avec le système administratif japonais, mais savoir que je n'aurai pas à me débrouiller toute seule m'enlève tout le stress que j'aurais pu avoir.

    Je pensais que ça ne nous prendrait qu'un mâtinée, finalement nous ne nous sommes quittés qu'à 17h30.


    En route pour la mairie
          Le point de rendez-vous est le hall d'entrée de la résidence. Une douzaine de volontaires prend en charge 3 ou 4 étrangers chacun. Je remarque que les étudiants japonais sont à l'image de ce que j'imaginais : décontractés, stylés et ouverts. Mais ce qui me frappe, c'est que malgré le typhon qui s'abat sur Tôkyô, ils ne portent aucun vêtement de pluie : ni imper', ni bottes de caoutchouc... Non, certains sont même en chemisier et sandales !
          Mais concrètement, ça donne quoi un typhon ? Ça donne une pluie diluvienne qui s'abat sans discontinuer, des mares partout (il n'y a pas de trottoirs, donc pas de bateau ni de ruisseau), des rues qui se transforment en torrents. En plus, la température ne baisse pas quand il pleut  - ni avant, ni après non plus. C'est donc en expérimentant le climat radicalement différent du Japon que nous arrivons dégoulinants à la mairie,
          Une salle nous a été préparée, mais il n'y a pas assez de sièges ni de documents pour tout le monde. Heureusement, le personnel, aussi prévoyant qu'on peut l'attendre de la part de Japonais, a prévu du matériel supplémentaire au cas où.  Je suis cependant perplexe face à la capacité des Japonais à rester accroupis longtemps sans broncher... Je chope une carte et un guide et découvre que j'habite dans la banlieue de Tôkyô, mais Tôkyô est tellement tentaculaire qu'il m’est impossible de comprendre si ma ku (区) en fait partie ou pas... Je découvre aussi que la ville a même sa petite mascotte kawaii, mais je ne saurais dire si c'est un animal ou un légume... Des employés viennent vérifier qu'il ne manque aucun papier, nous avons chacun droit à notre pochette numérotée, nous devons attendre : pas question de sortir sans sa Resident Card (= zairyuu kaado, 在留カード) car si on ne l'a pas sur soi lors d'un contrôle, c'est 200 000 yens d'amende ; et si on ne peut/veut pas payer, c'est 1 an de prison... 
          Cette heure nous laisse largement le temps de faire connaissance avec les étudiants japonais. L'ambiance est bonne dans notre petit groupe de 6, les échanges décomplexés bien que timides de notre côté, on discute aussi bien en anglais qu'en japonais car tout le monde n'a pas les rudiments, mais on fait tous des efforts pour communiquer. À la fin de la journée, je serai plus à l'aise pour parler avec un certain garçon et une certaine fille japonais et j'aurai bien faire connaissance avec une de mes colocataires. Nous avons ri, échangé nos coordonnées, et je sais qu'ils pourront encore m'aider par la suite en cas de besoin.
          Une heure plus tard, nous récupèrons nos papiers... et c'est là que les numéros de pochettes se révèlent utiles. Tous les guichets sont ouverts, nous sommes appelés par ordre numérique : le guichet est bas, l'employé municipal debout, une petite coupelle sert aux échanges monétaires. Je reçois des explications en japonais et toute la déférence dévolue au client. Ça me change de la France : pas de tronche tirée, de panneau « Faites l'appoint », de trucs qui ne marchent pas ; non, tout est impeccablement organisé et pensé pour te faciliter la vie, aucun souci administratif – je ne m'habituerais jamais tout en ayant l’impression que je m'y habituerais vite.


    Déjeuner en "famille"
          Nous allons déjeuner tous ensemble dans une chaîne de restaurants familiaux : Gust. Au menu, des choses étranges (チーズINバーグ : un steak haché fourré au fromage) ou plus classiques (spaghettis aux crevettes). J'opte pour le 1er omurice de ma vie : du riz à la sauce tomate recouvert d'une omelette fondante. Au-dessus, deux pauvres morceaux de bœuf mais qui fondent dans la bouche. Le tout est arrosé d'une sauce dont je ne devine pas les ingrédients.


    Un sceau à Shinjuku
          Tout le monde part pour Shinjuku. À la gare, nous nous séparons : un petit groupe va se faire fabriquer un sceau avant d'aller acheter un téléphone ou une carte Sim, l'autre va directement à la boutique de téléphones. Ce sceau, j'en aurai besoin pour ouvrir un compte en banque si je reçois une bourse du gouvernement japonais. Le sceau que j'ai fabriqué lors d'un stage n'est pas valable, seul un sceau fabriqué par une personne du métier est considéré comme officiel. Puis, nous retrouvons les autres à la boutique de téléphones. Là, je suis impressionnée par le service à la japonaise : un système spécial pour envelopper ton parapluie dans un plastique (pour ne pas mettre de l'eau partout dans le magasin) est disposé à l'entrée, et quand tu ressors, il y a parfois un employé qui s'incline et t'en débarrasse ; quand en France tu cherches dans tous les rayons une vendeuse qui finalement "ne sait pas" ou "va voir avec sa collègue" ou bien une autre se jette sur toi pour savoir si elle "peut 't’aider", ici il y a une dizaine de vendeurs bien visibles qui attendent sagement dans chaque secteur du grand magasin que tu ais réellement besoin d'eux.
    Et c'est partir pour plus d'une heure à attendre debout le temps que ceux qui veulent un téléphone signent un contrat, testent leur nouvelle carte, etc. C'est l'occasion pour moi en attendant d'observer les looks incroyablement stylés des Japonais et de constater qu'on croise moins d'étrangers à Tôkyô qu'à Paris en une journée.


    Soucis avec les sushis
          Un jeu de mots pourri pour dire que j'ai essayé de faire des sushis mais que ça a complètement raté : j'ai oublié qu'il faut laver le riz japonais, que je n'avais jamais utilisé d'autocuiseur, qu'il faut se mouiller les mains pour que le riz ne colle pas aux doigts. En plus, j'ignorais que le sashimis sont impossibles à recouper quand on n'est pas sushiya-san. J'ai oublié aussi que le riz doit être assaisonné (je n'ai pas su non plus quand verser le vinaigre de riz) et que je n'avais pas de sauce soja. Enfin, heureusement que les combinis offrent un peu de choix en matière de maki, onigiris et bentôs.

    « Samedi 5 septembre 2015
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :